Venez, entrez dans la danse des rimes ! Poèmes mélancoliques ou joyeux, sombres ou idylliques, il y en a pour tous les goûts. En espérant que vous prendrez plaisir à les découvrir et que certains vous plairont, je vous souhaite une bonne lecture.
Vous pouvez également, si vous le souhaitez, découvrir mes romans et nouvelles sur mon autre blog : La plume d'outre-rêve.

vendredi 22 décembre 2006

Brume

Voici un de mes préférés : il marque un nouveau changement de style... De plus, il représente assez bien l'idée que je me fais de la brume, barrière naturelle dissimulant aux yeux indiscrets des mortels le royaume de Féerie - à la fois si proche et pourtant insaisissable.


La brume emperlée roule
Et s'enroule et s'écoule
En mouvante aquarelle,
Ephémère immortelle

Le silence s'étend et s'avance en rampant
Dessous la blanche écume froide qui s'épand
En dansant

La brume emperlée roule
Et coule et se déroule
En fragile dentelle
Eternelle mortelle

Dans le silence sourd aucun son ne s'entend
Dessous le sourd brouillard qui sans cesse s'étend
En dansant doucement

La brume emperlée roule
Et se déroule et coule
En un pâle pastel
Féérique, irréel

Le silence se fige et s'incline humblement
Devant la pâle Reine émergeant lentement
En dansant doucement, fée de brume arc-en-ciel.

©eryndel

mercredi 6 décembre 2006

Hiver

Ce poème reprend une figure de conte russe, le Père Hiver. Voici un résumé de ce récit, que l'on retrouve également dans d'autres folklores : une jeune fille détestée par sa marâtre est envoyée chercher du bois par celle-ci en plein hiver. Elle se perd dans la plaine enneigée et, transie de froid, se résigne à la perspective de mourir quand le père Hiver survient. Elle le salue poliment, soulagée à l'idée qu'il abrège ses souffrances. Touché, il lui offre un épais manteau. La deuxième jour, elle reçoit un bonnet, le troisième, un coffre empli de richesses. La belle-mère vient rechercher son cadavre, la trouve bien vivante et parée des présents du Père Hiver. Elle envoie alors sa propre fille, mais l'impolitesse et la méchanceté de cette dernière lui vaut de recevoir l'étreinte glacée du bienfaiteur de sa belle-soeur. Quand la marâtre revient la chercher, elle n'est plus qu'un cadavre glacé...

Au sommet de la montagne
Se déchaîne un vent glacial.
La neige tombe en aval,
La pluie gèle la campagne.

Au sommet de la montagne
Le glacier glisse, glacial.
Le torrent gèle en aval,
Le froid inonde la campagne.

Tout en haut dans la montagne
Danse le flocon glacial.
La grêle s'abat en aval,
La brume givre la campagne.

Tout en haut dans la montagne
Gémit la bise au fouet glacial.
Le torrent s'endort en aval,
La neige couvre la campagne.

Tout au sommet de la montagne
Chante le Père Hiver glacial,
Glisse sur la glace en aval,
Et vient danser par la campagne.

©eryndel